Cela fait un peu plus d'un an que Trauma Center : Under The Knife sortait sur DS. Grande surprise que cette simulation de chirurgie bien ficelée, rythmée et absorbante. Le jeu conquit un bon nombre de joueurs par sa fraîcheur, son concept audacieux mais aussi sa grande capacité d'immersion. Nombreux sont en effet ceux qui se souviennent de leurs combats épuisants contre la TAC, des exclamations stressantes de l'infirmière, du rythme cardiaque du patient en chute libre, du stylet moite dans la main et de la musique oppressante. On se demandait presque si à force de jouer on ne finirait pas à l'hôpital.

Avec cette version sur Wii, la chirurgie passe au grand écran et le scalpel devient wiimote, et c'est donc avec un grand plaisir que l'afficionado de trauma center mais aussi celui qui n'y avait jamais joué voit arriver Second Opinion.

Niveau graphisme, le jeu a su conserver le ton de l'opus sur DS, tout en améliorant intelligemment l'apparence et en augmentant l'harmonie globale du design. La peau, les organes, les os et le sang sont peut-être un peu plus "réalistes", bien qu'évidemment les graphismes fassent preuve de parcimonie en ce qui concerne le réalisme. Ne vous attendez donc pas à avoir une représentation fidèle de nos chères viscères et de l'environnement de nos entrailles, le tout étant épuré et plutôt simplifié dans le but logique de rendre les choses moins gores. On a donc au final un compromis bien dosé et collant efficacement à l'ambiance.

Hors opération, le jeu fait place à un style de narration se présentant sous la forme d'une BD animée, avec des décors statiques mais néanmoins agréables, les dialogues faisant intervenir les protagonistes à tour de rôle en représentant leurs effigies successives. C'est un choix mais on regrettera peut-être un manque de mouvement et de dynamisme à ce niveau.

Côté narration et scénario, la trame globale reste intéressante bien que légèrement farfelue, mais on peut aisément comprendre que des opérations ordinaires auraient été à la longue lassantes, et que le jeu se doit d'être immersif mais aussi fun et varié. L'aspect de déjà vu peut aussi rebuter le joueur DS, puisque le scénario est exactement le même, à part une branche scénaristique intéressante qui fait son apparition mais pas forcément suffisante pour les personnes qui tiennent à coeur le côté scénaristique d'un jeu video. Le joueur incarne lors des opérations, comme dans l'opus DS donc, le jeune chirurgien Derek Stiles, venant tout juste de terminer son internat, qui va devoir tout d'abord prendre conscience de l'ampleur et des responsabilités qui découlent de son métier, puis va être amené à se découvrir une faculté spéciale qui l'emmenera au combat contre un nouveau genre de virus, la TAC. A ce côté exactement similaire de la version précédente, viennent se greffer les opérations et le parcours de la chirurgienne Nozomi Weaver, reconnue et respectée dans sa clinique pour son talent, qui va être amenée à découvrir d'autres éléments scénaristiques intéressants, et l'introduction de nouveaux personnages.

La jouabilité est le point fort du titre et ce depuis la version DS, malgré le passage stylet/wiimote qu'on pouvait craindre. On incise, suture, injecte avec la wiimote d'une façon très fluide et agréable, sans contorsion de poignet excessive et à l'aide d'une précision remarquable. D'autres styles d'opération font leur arrivée, comme la réinsertion d'os à la manière d'un puzzle, ainsi que les casse-têtes déjà présents sur DS mais revus pour la Wii.

Le combot Wiimote/nunchuk est très efficace, puisque contrairement à la version DS où le joueur était obligé de faire des va-et-vient pas toujours agréables avec le stylet entre les outils d'opération et le patient, l'utilisation des outils se fait indépendamment de leur sélection. Le nunchuk permet ainsi de passer très rapidement du scalpel au forceps, simplement en choisissant la direction correspondante sur le stick. Une jouabilité très bien pensée et très immersive, et pouvant donner lieu à des pointes de vitesse remarquables avec de la technique et de la pratique. Les néophytes s'y feront sans problème, et les connaisseurs trouveront leurs marques instinctivement, le principe de base étant conservé et amélioré.

La difficulté est globalement bien dosée, il faudra un certain temps au nouveau joueur pour comprendre certaines opérations et pouvoir efficacement soigner son patient. L'ancien joueur y arrivera plus vite mais pourra essayer d'obtenir le rang S à chaque opération de chaque niveau de difficulté, tâche extrêmement ardue.

La durée de vie, comme sur DS, reste tout de même un point faible récurrent. Les opérations classiques sont évidemment réussies plus rapidement pour ceux qui les connaissent, et on aurait aimé avoir plus d'inédites, le tout étant bouclé en une quinzaine d'heures, voire moins...On aura en plus pas forcément envie d'y revenir, la surprise de l'opération et de son déroulement étant des composantes essentielles pour l'immersion et le fun procuré.

La bande-son est toujours excellente, reprenant les musiques de qualité du premier opus et aidant considérablement à la mise en place de l'immersion. Les personnages et surtout l'infirmière interviennent très souvent lors des opérations, et le tout contribue à réaliser une atmosphère pesante, efficace et vraiment bien dosée.