Depuis le début du mois de mars, Nintendo à lancé une nouvelle gamme de jeux, les « Nouvelles façons de jouer ». Le jeu que nous testons aujourd’hui est le fruit de ces rééditions Gamecube à moindre prix et à nouvelle maniabilité. Cela vaut-il ses 30€ ? Réponse.

Qui n’a jamais entendu parler du cerveau bouillonnant de ce sacré Shigeru Miyamoto ? Emblème du jeu vidéo et créateur d’immenses sagas légendaires, ce gaillard ne cesse de nous étonner. Et c’est de son étrange cortex qu’est sorti le tout aussi singulier Pikmin. C’est en jardinant qu’il lui est venu à l’idée de créer un jeu vidéo avec de petites créatures végétales que vous contrôleriez pour qu’ils obéissent à vos moindres ordres. Qu’est-ce que cela a donné ? Nous allons le voir immédiatement !

Dans le premier épisode, vous contrôliez le Capitaine Olimar, un drôle de petit bonhomme astronaute de 3, 7 centimètres, habitant de la planète Hocotate. Après des mois de travail acharné, il prend ses vacances et part sur une autre planète pour se reposer. Seulement, il s’écrase sur une planète inconnue, peuplée des Pikmin. Cette foic-ci, nous retrouvons notre vaillant cosmonaute qui revient de son rude exil forcé. C’est alors qu’il retrouve son patron sur son astre natal qui lui apprend que son associé Louie à perdu l’importante cargaison qu’il transportait. Voilà que la société est au bord de la faillite… De stupeur, Olimar lâche la capsule de soda qu’il a rapporté comme souvenir pour son enfant. Le boss lui demande de retourner sur la même planète pour trouver d’autres trésors afin de renflouer les caisses de la société. Et c’est reparti !

Vous voilà donc de retour dans cet environnement hostile. Vous êtes le Captain Olimar et vous avez les Pikmins à vos pieds. Ils sont plus petits que vous et il en existe 5 sortes : les rouges, les bleus, les jaunes, les blancs et les noirs, avec chacun leurs particularités. Vous devez explorer les alentours de votre lieu de campement en dirigeant les Pikmins. Cela s’apparente à la manière d’un jeu de stratégie en temps réel ; vos troupes vous suivent constamment, à condition que vous les ayez sélectionnés avec le bouton B, évidemment. Pour lancer une unité, le bouton A est utilisé, combiné au pointeur de la Wiimote pour désigner l’endroit voulu.

Cela vous permet de lui ordonner de faire une action selon le lieu où il se trouve. Nombreuses sont les actions que les Pikmins peuvent accomplir, mais les éléments qu’ils craignent le sont encore plus, il faudra donc faire attention à ne pas envoyer vos vaillantes petites têtes n’importe où.

Le bas de la flèche directionnelle fera se ranger en rang vos jeunes pousses pour les diriger vers un obstacle. Un Pikmin seul ne pourra rien ou pas grand chose, c’est pourquoi on préfère les envoyer en troupes. Sur une créature, un seul serviteur se fera vite écrabouiller. La force de ses petits bras ne suffira pas à trainer jusqu’à la fusée une mappemonde au moins dix fois plus grande que lui… Voilà pourquoi un régiment est plus efficace ; régiment qu’une pression du bouton C fera se disperser et classé par couleurs.

Venons-en, aux couleurs ; vous les rencontrez au fil du jeu, en commençant par les rouges, résistants au feu. Viennent alors les noirs, pas une race à proprement parler, mais une mutation : ils sont très lourds et puissants comme dix autres, mais se traînent. Les blancs, eux, détectent les trésors, empoisonnent leurs ennemis (qui n’ont pas l’estomac à toute épreuve) et résistent au toxique. Les bleus sont indifférents à l’eau, ça coule de source, et enfin les jaunes ne ressentent pas le moindre choc électrique. Cela apporte une richesse considérable au gameplay déjà riche, nous incitant à être prudent au moindre danger qui nous entoure lors des phases d’exploration.

Le cycle des journées est une partie importante de l’univers de Pikmin. Elles durent peu de temps, et une fois la nuit tombée, chaque créature hors de l’Oignon sera mangée par la faune locale sans pitié. L’oignon est le lieu où dorment les Pikmins. Vous les rentrez le soir afin de les protéger des bêtes affamées et le lendemain matin, vous choisissez combien vous désirez en sortir du vaisseau. Il en existe un par couleurs principales (bleu, jaune et rouge).

Cela vous permet également d’avoir plus de Pikmins que vous n’en avez sur le terrain ; vous ne pouvez pas contrôler plus de 100 à la fois, mais il peut y en avoir plus dans ce lieu de stockage. C’est donc à vous et à vous seul de décider de la proportion de Pikmins de chaque couleurs qui se trouve dans votre groupe. Veillez bien à les faire rentrer au bercail, car, la mort de l'un d'eux, que ce soit par n’importe quel moyen, sera une déchirure. En effet, créer un Pikmin n’est pas toujours facile : il faut trouver une fleur et rapporter son cœur ou exterminer un ennemi et ramener sa carcasse pour créer une nouvelle pousse que vous vous empresserez de déterrer. Ou pas, car une unité qui a de l’ancienneté mûrit et devient un bourgeon puis une fleur pour devenir plus rapide et plus puissant ; le même processus intervient sur terre également, mais à vitesse beaucoup moins élevée.

Toutes ces possibilités, ces caractéristiques couplées à un level design fabuleux disproportionné par rapport aux Pikmins en font un jeu unique et incroyablement riche et varié, à l’ambiance particulière. Textures et environnement tout droit sortis du jardin du papa de Mario, chatoyants de couleur. Ce n’est peut-être pas un monstre de technique pour il est toujours aussi resplendissant, aux tons frais et à l’environnement féérique. Le charme de dégage le titre ne serait pas aussi intense si il n’avait pas la bande son qu’il a : musiques à la flûte, tantôt orchestrale, tantôt naïvement interprétée, le tout collant parfaitement au style graphique du jeu. Le bestiaire contribue à transporter cet univers incroyable, par ses boss, mais aussi par les ennemis rencontrés. Des créatures de toutes sortes cherchant à se nourrir des Pikmins !

Depuis le premier épisode, la difficulté à baissé d'un cran. L'absence de la limite de jours n'y est pas pour rien ; avant, le Captain Olimar n'ayant pas un dispositif de survie en milieu hostile à toutes épreuves, 30 jours vous étaient donnés pour finir le jeu. Maintenant, plus de délais et moins d'environnements à explorer. Le jeu n'en est pas moins plus court, au contraire : les 8 heures de Pikmin premier du nom sont largement dépassées. D'abord, car chaque niveau contient entre 3 et 5 sous-niveaux. Ces derniers sont des sortes de donjons à plusieurs étages, chacun comprenant leur lots de trésors et d'endroits à explorer. À la fin de l'épreuve, vous remonterez par un geyser non sans au paravent avoir éliminé un boss imposant qui fera tout pour manger vos troupes.

Tout cela participe à la durée de vie de Pikmin 2, bien sur, mais l'élément clé reste le mode challenge. En se basant sur le principe des sous-niveaux, ce mode propose 50 niveaux avec un nombre de Pikmins donnés au départ, de quelle couleur et disposant de quels bonus. Des puzzles a résoudre en trouvant une clé pour passer à l'étage inférieur en un temps limité. Boucler les 50 situations sera vraiment ardu, et avoir un Perfect dans chacun d'eux frôle l'impossible. Ce mode est jouable en mode co-op, l'un jouant Olimar, l'autre Louie, il y a donc moyen de passer de bons moments à deux comme seul sur Pikmin 2, et longtemps !

Quand y'en a marre de la co-op, il y a toujours le mode Battle 2 joueurs ! Si vous avez fini le mode solo avec tous les trésors, bouclé tous les puzzles du mode challenge, jouez en multijoueur ! Cela s'apparente à une capture du drapeau ; les deux joueurs ont un camp, et leur but est de soit, rapporter la bille de l'adversaire, soit trouver 4 billes jaunes neutres. Vous avez les cerises pour vous aider. Ce sont des objets que vous ramenez à l'Oignon qui font tourner une roulette qui vous donne un bonus. Le mode est très complet, avec 10 maps différentes et la possibilité de choisir son nombre de Pikmins initial.

L'objet de cette réédition Wii, c'est bien sur la fameuse Nouvelle façon de jouer ! Mais que vaut-elle vraiment ? Dans le jeu original, aucun problèmes. Maniabilité parfaite et précise. Ici, elle n'a fait que s'améliorer ! Le pointeur de la Wiimote apporte une certaine notion de pratique. Vous vous en servez pour indiquer où lancer les troupes puis appuiez sur A pour réaliser l'action. Vous vous dirigez avec le stick directionnel, dispersez les Pikmins avec C, leur donnez des ordres avec la croix directionnelle, les sifflez avec le bouton B... Un gameplay qui répond au quart de tour et très facile à prendre en main. Il est tout de même dommage que Nintendo se soit contenté de le rééditer à l'identique, sans rien ajouter. Un mode on-line pour son très bon mode multijoueur n'aurait pas été de trop, ainsi que rajouter quelques trésors... Tant pis.

Pikmin 2 est un très bon jeu, bien adapté à la Wii. Juste une petite perle de réflexion, d'exploration, avec un univers dont n'a pas fini de s'extasier devant. Un jeu à voir.