Ultime volet de la trilogie entamée sur la génération précédente de consoles en 2006, Spyro : la naissance d'un dragon tente de renouveler la saga dans l'espoir de sauver les meubles, la qualité des précédents opus étant tombée au plus bas.

C'est dans cette optique de renouveau que Sierra a confié le développement à Etranges Libellules, studio Lyinnais qui était déjà derrière l'adaptation de Astérix aux J.O (test disponible sur TNW). Ce souffle d'air frais a-t-il porté ses fruits ? Les dévellopeurs français sont-ils parvenus à redresser la barre ?

La première chose qui surprend, c'est cette association des deux ennemis jurés ! En effet, l'héroïque Spyro et la malfaisante Cynder se voient liés par une chaîne de magie... Joli prétexte à un mode co-opération, en simme. Mais ne faisons pas la fine bouche : on se rendra rapidement compte que cette entrave engendre un renouveau appréciable du Gameplay.

Les routiniers de la série remarqueront également du premier coup d'oeil le relooking réussi des protagonistes ; mention spécial à "Chasseur" qui a désormais carrément la classe ! Il faut avouer que, globalement, l'aspect visuel de Naissance d'un Dragon se révèle enchanteur, on a même tendance à s'émerveiller devant les décors.

Ces derniers sont d'ailleurs désormais relativement ouverts et offrent une exploration libre. Effectivement, le dragonnet mauve a bizarrement appris à se servir de ses ailes et peut enfin parcourir l'environnement par la voie des airs. Une progression aussi fluide s'avère agréable et nous change des anciens Spyro avec leur style "plate-formesque".

Soit, c'est bien beau l'exploration... Mais et l'action dans tout ça ? rassurez-vous, nos héros ne sont pas dénués de talents offensifs, au contraire !

Nos deux héros disposent donc de quatre souffles élémentaires chacun : Feu, Glace, Foudre et Terre pour Spyro, tandis que la gente damoiselle crache des Ténèbres, du Vent, de la Peur ou même du Venin. Chacun de ces souffles possède deux utilisations différente, une par bouton du Nunchuk (C et Z). Leur puissance s'améliore au fil de votre progression grâce aux cristaux bleus, rapportant des points d'expérience. Ces "magies" ont chacune quatre niveau d'efficacité qu'il faut atteindre à coup d'expérience. Tout ceci consomme de l'énergie magique, appelée classiquement "Mana", Elle se récupère dans les cristaux verts. On en retrouve également de couleur rouge qui remonte notre barre de vie.

Ce n'est pas tout, le couple de dragons maîtrise également très bien le combat au corps à corps. En martelant innocemment le bouton B, on obtient un très bon résultat, mais le jeu propose une foule de combos. Il existe également des coups puissants à réaliser en donnant un coup de wiimote, des attaques aériennes, ... Les combats sont assez prenants mais souvent bien trop brouillons ! Les ennemis qui s'en prennent plein la gueule grâce au tourbillon de glace de Spyro couplé aux l'apocalypse de la peur de Cynder, ça fait beaucoup et on n'y comprend plus rien ! En plus, il arrive alors que de fameux ralentissements surviennent, mais rien de trop fréquent.

Et finalement, on en ressort comment, de cet ultime volet de la trilogie Spyro ? Sa maniabilité, si elle n'est pas trop délicate à prendre en main, pose souvent problème en plein jeu. Il arrive fréquemment que notre avatar entreprenne une action que l'on n'avait pas subodoré ou, pire, que la caméra fasse des siennes, ce qui est malheureusement bien trop monnaie courante. Le fait qu'il soit possible de la déplacer avec la croix directionnelle n'y change rien ! C'est bien dommage...

On regrettera également certains passages sans queue ni tête où l'on tourne en rond inutilement ou, véridique, on reste bloqués sur un boss à cause d'un bug important ! Il nous est par exemple arrivgé à moi et mon partenaire de jeu de parvenir à occire l'un de ces adversaires (sa barre de vfie était tombée à zéro) sans que rien ne se passe ! Il arrive également que les protagonistes passent à travers le décor et autres joyeusetés du genre que je vous épargne...

On appréciera par contre le joli effort sur la réalisation graphique ! La patte esthétique est tout simplement enchanteresse ! Malheureusement, les environnements sont visuellement assez inégaux... Le premier "monde" nous scotche à notre écran, mais les autres ont tendance à se dégrader par la suite... Mention spéciale tout de même aux cinématiques en images de synthèse, tout simplement formidables et magnifiques ! Elles auraient peut-être méritées une mise en scène un peu plus dynamique, mais je chipote...

Quant à la durée de vie, elle déçoit un peu sans s'avérer catastrophique : entre huit et onze heures seront nécessaire pour faire le tour du mode solo, il vous sera toujours possible par la suite de passer par le mode chapitrage pour retourner chercher les secrets cachés... On notera au passage que le scénario frise le ridicule sur la fin, mais bon, on s'en fout un peu, pour être honnête... Enfin, les mélodies, sans être exceptionnelles, servent bien l'ambiance du titre et le doublage français est un peu dans le même cas : satisfaisant, sans émerveiller nos oreilles pour autant.

Au final, ce Spyro : Naissance d'un Dragon est un soft bourré de bonnes idées mais mal servi pas sa réalisation maladroite. On reconnaît bien la patte d'Etranges Libellules qu'on observait déjà dans Astérix aux J.O : du beat 'em all/aventure familial, avec une progression des compétences et une durée de vie plutôt maigre... Et ça ne suffit malheureusement pas ! La plupart des points forts du titre sont gâchés par des défauts s'y opposant : réalisation faisant honneur à la wii entachée de bugs graphiques, Gameplay original mais maniabilité maladroite et hasardeuse, ...

Il n'en reste pas moins un soft sympathique à conseiller aux amateurs du genre que les bugs n'effraient pas.