Ayant fait ses premiers pas sur la DS dans 3 épisodes assez réussis malgré quelques défauts, Lost in Blue s'échoue sur la Wii de Nintendo dans un opus exclusif. Edité par Konami et développé par Hudson Soft, Lost in Blue : Shipwrecked reprend le concept des opus DS et les adapte à la sauce Wii; mais que vaut réellement le titre ? Vous permettra t-il de vivre l'expérience d'un Robinson Crusöé en herbe, ou la barque Lost in Blue Wii s'échouera t'elle sur la plage de la médiocrité ? Embarquez dès à présent sur mon radeau de la mumuse pour en savoir plus.

Pour ceux qui n'ont jamais mis à la main sur un Lost in Blue, il est important de remettre le jeu dans son contexte et d'en rappeler le principe : vous incarnez un jeune homme, Aidan, qui après un naufrage malheureux, se retrouve à accoster une plage vide... ce banc de sable blanc est alors le début de son aventure sur une île déserte où il va devoir apprendre à survivre... seul, perdu dans le bleu de l'océan Pacifique.

Votre aventure commence donc ainsi, vous serez seul ou presque sur une plage; avec pour seul compagnon votre petit singe : Hobo. Outre le fait qu'il pourra être l'initiateur de situations cocasses et drôles, Hobo pourra aussi vous aider à vous nourrir en allant chercher des noix de coco dans les cocotiers. Car oui, il faudra manger pour ne pas voir votre indicateur « Nourriture » descendre trop bas et ainsi mettre votre vie en danger. Il vous faudra boire aussi, et penser à vous reposer; c'est donc au total 3 indicateurs différents (en plus de votre jauge de vie) que vous devrez surveiller afin qu'ils ne tombent pas à 0% et vous entraînent alors avec eux dans leur chute.

Problème persistent dans la série des Lost in Blue, ces indicateurs se décrémentent rapidement et obligent à rechercher continuellement nourriture, bois (pour dormir autour du feu) et eau... c’est au final répétitif et ces corvées cassent la dynamique d'exploration. D’autant plus lorsqu’en plus des vôtres, vous devrez bientôt gérer ceux de Lucy, votre coéquipière de galère, elle aussi perdue sur l’île… et comme elle n’est pas bien entreprenante, vous devrez l’emmener boire, la nourrir, lui dire de se reposer… rien n’est plus rageant qu’une coéquipière qui ne peut sortir de la grotte toute seule pour aller boire, vous obligeant à traverser l’île pour l’y emmener avant de repartir dans votre exploration ; bref un vrai boulet !

Parlons des graphismes. Sensés nous flatter la rétine (île tropicale oblige ...) et pendant qu'on y est, améliorer l'immersion, ceux de Lost in Blue Shipwrecked sont tout juste acceptables. Sans être de toute beauté, ils proposent le minimum pour se sentir immergé dans l'aventure; c'est coloré et joli, mais on aurait quand même apprécié un niveau de détail plus poussé, la Wii est capable de bien mieux (des jeux comme Metroid Prime 3 ou Zelda TP nous l'on prouvé). Les cinématiques tournent avec le moteur du jeu, là encore c'est le minimum syndical; les dialogues sont écrits, seules certaines répliques courtes sont doublées en français, on apprécie l'effort, mais encore une fois, un doublage intégral aurait été apprécié.

C'est l'occasion d'énoncer quelques mots à propos de la bande son, elle est discrète et les musiques laissent souvent place au bruit du vent et de la mer ; cependant certains bruitages sont parfois très grossiers, voire ridicules.

Pour survivre, vous devrez découvrir votre île et mettre à profit les ressources que vous y trouverez : lianes, branches, troncs, pierres... assemblez, transformez ces objets anodins pour en créer de nouveaux qui vous seront utiles. Car c'est ici que réside le coeur de l'aventure Lost in Blue : trouver les objets nécessaires à la fabrication de tel ou tel outil vous permettant d'avancer et d'en apprendre davantage sur votre île. Votre wiimote sera bien entendu mise à contribution dans divers « mini-jeux », une 40aine au total, vous proposant de construire, bâtir, préparer des petits plats, car oui, la wiimote servira aussi à hacher des algues, découper des champignons, retourner vos poissons sur le feu... un vrai mini Cooking Mama en puissance. Ces mini-jeux peuvent se rejouer depuis le menu principal, certains sont jouables à 2 mais nous n’irons pas jusqu’à appeler ça un mode multi-joueurs car trop anecdotique.

La durée de vie est appréciable, mais comme sus dit, la répétitivité des tâches liées à la satisfaction des besoins des personnages entache l’envie d’aller toujours plus loin dans l’aventure… Un meilleur dosage de ce système aurait été appréciable.

Lost in Blue est cependant un jeu qui peut correspondre à votre petit frère ou petite sœur, sa relative facilité, ses graphismes colorés et ses mini-jeux accessibles pourront satisfaire le jeune public ou les fans des opus DS, les autres risquent de s'ennuyer.