Annoncé comme le jeu gamer allant marquer la fin d'année 2008, je ne suis pas sûr qu'Animal Crossing remplisse pleinement son rôle. Quatre ans après la sortie de l'épisode précédent pour quelques améliorations seulement, cela va-t-il contenter les fans ? Avant de courir acheter le soft, lisez plutôt ce test, voyez après...

Il y a déjà quatre ans, Animal Crossing est venu enchanter nos vertes prairies par son background guilleret et bon enfant. A peine démarré qu'un chat vous aborde, vous demande où vous allez, si vous n'avez pas de problème d'argent, votre nom,...

Une fois arrivé à destination, un raton laveur vous force la main pour une petite enveloppe et vous oblige à travailler pour lui. Pays de fou ? Non, c'est l'univers d'Animal Crossing. Une fois bel et bien installé, il vous sera gré d'ennuyer les habitants, pêcher, partir à la chasse aux insectes, aller à la cueillette, aider les autochtones, faire du marché noir de navet, revendre des meubles, déterrer des fossiles,... "Quel panel d'action !", me direz-vous, dans un élan d'enthousiasme.

Mais voilà, contrairement aux apparences, ces multiples loisirs auxquels vous vous adonnerez se révèleront que trop vite lassants, et, malheureusement, il n'y aura pas vraiment d'innovations sur lesquelles se rabattre. Sauf peut-être un mode on-line, pas trop mal fichu, qui utilise se petit bout de plastique révolutionnaire servi en bundle avec le jeu, qui est en fait un micro conférence.

Celui-ci vous permettra de communiquer avec vos amis possédant le jeu (à condition d'en avoir, et de posséder une connexion Internet). Si c'est le cas, vous aurez loisir de vous rencontrer virtuellement et de donner lieu des parties de pêche comme grand-papy le dimanche, un prendre un café chez Robusto, qui tient un bar sympatoche pas loin. Pour faire causette avec vos invités, vous disposerez donc d'un micro, d'une utilisation possible d'un clavier USB pour écrire (disponible aussi en clavier virtuel avec la Wiimote) ou de simples émotions. Tout ça par code amis, of course.Question graphismes, rien ou presque n'a changé depuis l'opus GameCube. Que ce soit d'un point de vue technique ou purement représentatif, un arbre est toujours le même arbre, une fleur est toujours la même fleur...

La bande sonore à le mérite de coller à cet environnement sirupeux avec des thèmes niais mais acceptables, qui passent bien à l’oreille. Les bruitages sont égaux à eux-mêmes, pas du virtuose, mais corrects.

C’est bien beau, tout ça, mais quand la maniabilité ne suit pas, tous ces efforts sont vains. Dans ce cas-ci, le duo Wiimote/Nunchuck bien propre à la dame blanche ne satisfera pas toutes les demandes. Le pointeur est utilisé pour diverses actions comme se servir de la barre d’actions en bas de l’écran, utiliser son accessoire (pelle, canne à pêche, filet à papillons, …) et d’autres choses encore. Ce genre de tâches capitales est imprécis et hasardeuses, ce qui gêne la progression du joueur.

Si la maniabilité ne tient pas toujours la route, l’ergonomie, elle, à le mérite de gagner en souplesse. Lorsque le pointeur est à l’écran, une « barre d’actions » apparait. Elle permet d’ouvrir son inventaire, voir le fruit de sa pêche, le résultat de la chasse aux bestioles, modifier votre atour sur place. Il y a également la possibilité de prendre des photos à tout moment et poussant simplement sur le bouton 1. Grâce au menu, vous pouvez visionner votre cliché et l’enregistrer sur carte SD pour immortaliser ce moment. Ensuite, libre à vous de l’envoyer à vos ex-amis, etc. Sympa.

La gestion des codes amis vous sera accessible par ce même menu, ainsi que la carte du village (pourtant pas énorme) et l’opportunité de se prendre pour un artiste visionnaire : créez de fabuleux T-shirts, des magnifiques parapluies, des chapeaux d’une élégance inégalée, … Seul bémol, le tout se fait à la wiimote, cette sacrée farceuse ne sera pas toujours une perle de précision. Et pour couronner cette barre d’action des plus utiles, la polissonne de manette qui vous sert vous permet de changer d’ustensile d’une simple pression sur la croix directionnelle. Que demande le peuple ?Mais ce qui donne une âme au jeu, une raison de vivre, c’est « la touche Animal Crossing ». Cette ambiance bien caractéristique qui se remarque par une touche d’ironie ou un humour subtil dans un emballage pourtant mièvre et sirupeux. Ce qui pourra faire éventuellement acheter le jeu à une personne plus mature ou plus âgée.

Le jeu, comme prétexte de vente principal, vante son centre-ville. Mais ou est l’intérêt réel ? La plupart du tems, il est repris des commerces déjà existants transformés en magasins installés pour de bon. Comme nouveautés, on y retrouve la galerie Carla, boutique de luxe dans le vent, le théâtre pour y apprendre de nouvelles émotions et la vente aux enchères. Après, il y a toujours la boutique de Rounard, la voyante Astrid, l’esthétic(h)ienne, etc. Tout cela est-il bien utile ?

En résumé, cet Animal Crossing ne sera pas mauvais en soi, mais on choisira plutôt une version DS pas sensiblement moins complète, moins chère et en version pocket. Où, plus simplement, en rester à la bonne vielle GameCube qui a su nous satisfaire en son temps. Cela vaut-il la peine de payer le prix plein pour un demi jeu ? À vous de voir.